France


Apr 11, 2018 | Aon

 

L'instabilité politique mondiale accroît le niveau des Risques Politiques et des Violences Politiques.

Aon publie la carte 2018 des Risques Politiques, Terrorisme et Violences Politiques

- Violences Politiques : Le risque d’un conflit entre Etats, impliquant même des puissances de tout premier plan, atteint des niveaux inégalés depuis la fin de la guerre froide. La multiplication des ambitions hégémonistes et l’absence de leaders clairement identifiés dans la diplomatie mondiale ont contribué à accroître le risque de conflit armé en 2017.

- Terrorisme : Le nombre d’attaques terroristes a plus que doublé dans les pays occidentaux en 2017 (204 contre 96 en 2016), mais le nombre de victimes est resté stable. Il est clair qu’un certain nombre de zones de guerre servent encore de foyers au terrorisme international. Malgré tout, la menace que représente le groupe Etat Islamique semble s’atténuer quelque peu.

- Risques Politiques : Le niveau de risque politique a augmenté dans 11 pays en 2017 malgré la reprise économique globale. Des phénomènes tels que le changement climatique et les chocs sur les marchés des matières premières menacent les budgets des Etats déjà largement fragilisés par les prix bas des dernières années, et exacerbent les risques politiques et les interruptions dans les chaînes d’approvisionnement.

• Les potentielles divergences entre les États-Unis et l’Europe en matière de sanctions à l’encontre de certains régimes tels que l’Iran, la Russie et Cuba pourraient engendrer un climat d’incertitude chez les investisseurs.

 

Aon, leader mondial du conseil en gestion des risques et du courtage en assurance et réassurance, publie aujourd’hui sa carte 2018 des Risques Politiques, Terrorisme et Violences Politiques, en collaboration avec Continuum Economics et The Risk Advisory Group.

Terrorisme et Violences Politiques

Les risques de Violences Politiques connaissent une tendance globalement à la hausse cette année. Plusieurs raisons l’expliquent, notamment les tensions géopolitiques mondiales, l’affaiblissement du modèle de la démocratie libérale et les répercussions des conflits chroniques qui minent plusieurs continents.

Pour la troisième année consécutive, les pays dont l’indice de risque de Terrorisme et de Violence Politique a augmenté (17) sont plus nombreux que ceux dont l’indice a diminué (6).

« Les pays qui voient leur note dégradée cette année sont majoritairement situés sur le continent européen ; citons par exemple la République Tchèque, la Norvège, la Finlande, la Slovaquie, la Pologne ou l’Espagne, remarque Jean-Baptiste Ory, Responsable du Pôle Risques Politiques d’Aon France. Ce constat confirme l’installation durable du risque de Terrorisme sur ce continent et la nécessaire prise en compte de ce risque dans la stratégie des entreprises ».

Cette année :

  • 40% des pays sont classés comme exposés aux risques de terrorisme et de sabotage,
  • 60% aux risques de mouvements populaires,
  • 33% aux risques d’insurrection, de guerre ou de coup d’état.

Par ailleurs, 22% des pays évalués (46) sont aujourd’hui classés avec un degré de risque élevé ou sévère.

La probabilité d’un conflit entre Etats, pouvant même impliquer des puissances de tout premier plan, atteint des niveaux inégalés depuis la fin de la guerre froide. L’absence de leaders clairement identifiés dans la diplomatie mondiale a contribué à accroître le risque de conflit armé en 2017. Les difficultés politiques, économiques et sociales que connaissent les démocraties matures, ainsi que leur incapacité à trouver un consensus sur la stratégie à adopter face à des menaces plus globales contribuent également à dégrader le niveau de « sécurité » mondial et à augmenter encore l’incertitude.

Le nombre d’attaques terroristes a plus que doublé dans les pays occidentaux en 2017 (204 contre 96 en 2016), mais le nombre de victimes est resté globalement stable (1 092 en 2017), du fait d’un modus operandi plus individualisé et donc encore plus difficile à combattre.

Autre fait notable : la menace que représente le groupe Etat Islamique ne s’étend plus, même si elle n’a pas pour autant amorcé de recul. Ce groupe a revendiqué des attaques terroristes dans 29 pays répartis sur 5 continents en 2017, chiffre stable par rapport à 2016 (pour mémoire, la hausse avait été importante en 2016 puisqu’on ne dénombrait « que » 19 pays touchés en 2015). La portée des attaques du groupe Etat Islamique semble donc marquer le pas et nous anticipons une baisse du nombre de pays touchés pour 2018.

Le secteur touristique est une cible de choix pour les organisations terroristes et doit donc tout particulièrement s’organiser face aux conséquences d’un risque terroriste accru. En 2017, les branches majeures de cette industrie (hôtels, boîtes de nuit, aviation civile et parcs d’attraction) ont été visées par 35 attaques dans le monde.

La Turquie est aujourd’hui classée avec un degré de risque maximal, voyant sa note empirer par rapport à 2017. L’implication militaire du pays dans les conflits avec ses voisins irakiens et syriens, les nombreux actes de terrorisme et les mesures prises par le pouvoir en place suite à la tentative de coup d’état de juillet 2016 expliquent en grande partie cette situation.

Les Philippines voient leur indice de risque de Terrorisme et de Violence Politique se dégrader cette année. Le pays est exposé aux trois composantes (terrorisme, grèves et manifestations violentes). Il a connu par exemple des détournements de navires commerciaux dans les eaux du sud-ouest proche du site touristique qu’est Bornéo ainsi que la rupture des négociations de paix avec les groupes extrémistes.

Risques Politiques

Le risque politique a augmenté dans 11 pays en 2017 (Nigéria, Bahrein, Tchad, Ghana, par exemple) alors qu’il n’a diminué que dans 2 cas (Ukraine et Ouzbékistan).

« Si un cycle économique défavorable entraine mécaniquement une dégradation du risque politique, la situation actuelle nous prouve que la reprise économique globale ne suffit pas à inverser la tendance, analyse Louis Bollaert, Directeur Crédit et Risques Politiques d’Aon France. La question se pose alors : Doit-on s’habituer à un risque politique fort quelle que soit la santé de l’économie ? La protection contre les risques politiques et d’insolvabilité doit quoiqu’il arrive être abordée comme une problématique unique. »

Un des risques majeurs réside dans la recrudescence des mesures protectionnistes. En 2017, 20% de ces mesures ont émané des Etats Unis, ce qui augmente considérablement leur impact sur l’économie mondiale.

« L’impact des décisions de Donald Trump est significatif notamment dans la métallurgie et l’aéronautique et pourrait engendrer des mesures de rétorsion, principalement de la part de la Chine, déclare Jean-Baptiste Ory, Responsable du Pôle Risques Politiques d’Aon France. Le cas particulier des Etats-Unis ne doit néanmoins pas cacher une quantité d’autres décisions qui pénalisent le commerce international : citons l’embargo sur le Qatar, la remise en cause unilatérale des codes miniers, pétroliers ou des concessions en Afrique ou les problèmes d’inconvertibilité au Nigéria, au Mozambique, en Azerbaïdjan ou en Argentine. C’est pourquoi l’analyse de l’opportunité d’assurer les investissements doit plus que jamais être intégrée tôt dans le cycle du projet. »

Plus proche de chez nous, le Brexit devient réalité. Les défaillances d’entreprises au Royaume-Uni devraient augmenter de 8% en 2018, à contre-courant total de la tendance de l’Europe de l’Ouest où le nombre de faillites devrait diminuer de 3%. Une première illustration : la faillite en janvier 2018 du n°2 du BTP au Royaume-Uni, Carillion, employant plus de 40 000 personnes.

Les échanges commerciaux des pays asiatiques ont tendance à se tourner vers la Chine au détriment des Etats-Unis depuis plusieurs années et 2017 a marqué une accélération de cette dynamique. La part des Etats-Unis dans les exportations asiatiques est passée de 23% en 2000 à 12% ces dernières années. En parallèle, la part destinée à la Chine a plus que doublé ces 10 dernières années pour s’établir aujourd’hui autour de 23%.

La Chine se pose ici comme acteur incontournable de la plaque asiatique. La Route de la Soie est la preuve tangible de l’ouverture tant attendue vers tout le continent eurasiatique et, au-delà, place la Chine comme l’acteur incontournable du nouvel ordre commercial mondial en ce début de XXIe siècle.

En Amérique latine, le risque politique s’accroît à l’orée d’une année riche en élections sur tout le continent. Ce calendrier retarde les réformes majeures attendues au Brésil et laisse craindre une remise en cause des réformes annoncées au Mexique. Par ailleurs, des pays clefs (le Brésil, le Mexique, le Venezuela et la Colombie pour ne citer qu’eux) pourraient élire des gouvernements populistes et nombre de plus petits pays connaissent déjà leurs lots de troubles politiques. Enfin, la corruption et les problématiques de change restent légion dans cette région et peuvent coûter cher aux entreprises qui y investissent ou y exportent.

Le continent africain est celui qui enregistre le plus de dégradations de l’indice de risques politiques. Les conflits en cours, l'érosion démocratique et les scandales de corruption de plus en plus fréquents ont amené le continent à une augmentation des violences politiques. Des groupes comme l’Etat Islamique et Boko Haram profitent d'institutions fragiles et de frontières faibles pour s’étendre.

Par exemple, le risque de Terrorisme et de Violence Politique reste très élevé au Nigéria, puissance économique incontournable d’Afrique. Boko Haram frappe encore régulièrement dans le nord-est du pays et les grèves et les manifestations violentes y ont encore été nombreuses en 2017.

Le Moyen-Orient compte quant à lui certains des pays les plus à risque du monde : l'Irak, la Syrie, le Yémen et l'Égypte. De nombreux bouleversements sont intervenus en 2017 (succession en Arabie Saoudite, blocus du Qatar, guerre qui dure au Yemen) engendrant un climat d’incertitude chez les investisseurs minant le commerce et le tourisme dans cette zone.

Quant à l’Iran, le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire marquerait le retour des sanctions et un arrêt brutal des investissements. Qui plus est, les Etats-Unis jouent un jeu ambigu, signant des contrats avec l’Arabie Saoudite sous réserve de maintenir la pression sur l’Iran et prenant ensuite position pour une réintégration de l’Iran dans le commerce mondial.

« Les entreprises françaises ont beaucoup investi au Moyen Orient et ont connu de beaux succès ces dernières années, précise Louis Bollaert, Directeur Crédit et Risques Politiques d’Aon France. Elles doivent désormais assumer ces contrats et les exécuter quel que soit le contexte géopolitique. Mais aujourd’hui, malgré ces tensions mesurables dans tous les pays du Golfe, nos équipes arrivent à trouver des solutions pour tous les cas de figure. »

« La carte 2018 des Risques Politiques capture les éléments géopolitiques importants touchant les pays émergents. L’année 2017 a vu le risque politique augmenter dans de nombreux pays, tiré par les risques de violences politiques et de rupture de la chaine d’approvisionnement, ajoute Paulina Argudin, Directrice Modélisation des Risques Pays de Continuum Economics. Le fait que le Risque Politique persiste et augmente dans le monde confirme l’importance de l’identification de chacun de ces risques pays et son transfert avec des solutions adaptées aux marchés de l’assurance. »

Précisions au sujet de la carte des risques politiques d’Aon

La carte des risques politiques d’Aon met en avant l’évolution des risques pour les entreprises et les pays dans les marchés émergents et frontaliers (pays non membres de l’OCDE).

Elle a été réalisée conjointement avec Continuum Economics (auparavant Roubini Global Economics). La carte présente une évaluation approfondie des menaces terroristes et des risques de violences politiques, s’appuyant sur une approche empirique et sur l’analyse de données. Le rapport est le fruit d’une collaboration avec Risk Advisory Group depuis 2007.

Pour en savoir plus et pour consulter les cartes interactives ainsi que le rapport complet, rendez-vous sur le portail des cartes des risques politiques d’Aon : https://www.riskmaps.aon.co.uk

 

Pour télécharger la Carte des risques politiques Aon 2018, cliquez ici.



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