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L’étude Aon sur l’engagement dans l’entreprise en 2016 : les baby-boomers font bien mieux que la génération Y.

 

Le Senior Management d’aujourd’hui est appelé à développer une « culture de l’engagement » au sein de l’entreprise.

Bruxelles, 6 octobre 2016 - Aon a réalisé à nouveau en 2016 une étude sur le niveau d’engagement des travailleurs à travers le monde. Depuis que des études ont démontré que l’engagement des travailleurs avait une influence positive sur la valeur actionnariale, la question de l’engagement des collaborateurs suscite un intérêt croissant de la part des comités de direction.

L’engagement des travailleurs a globalement augmenté de 62 % à 65 % en 2016, et ce en dépit d’un marché du travail étriqué aux États-Unis, des incertitudes économiques en Europe et des défis commerciaux importants posés au reste du monde. Cette tendance à la hausse se maintient depuis quatre ans déjà.

Cette progression globale de l’engagement des travailleurs cache de fortes variations entre les différentes régions avec des chiffres qui vont de 60 % en Europe (+ 2 %) à 72 % en Amérique latine (+ 1 %), en passant par l’Asie à 65 % (+5 %), l’Amérique du Nord à 65% (+1 %), et sans oublier la lanterne rouge, l’Afrique à 59 % (- 3%).

L’enquête permet également de mettre en lumière les principaux facteurs qui conduisent à un plus grand engagement. À l’échelle mondiale, les cinq premières places sont occupées par les opportunités de carrière, une rémunération équitable et un sentiment de reconnaissance, l’EVP (Employee Value Proposition), l’environnement de travail et les possibilités de formation.

Un engagement variable selon les catégories d’âge ?
Si nous analysons les résultats en fonction des catégories d’âge, le résultat obtenu est surprenant : l’engagement dans l’entreprise est le plus élevé chez les baby-boomers (1946-1964) (70%). Ils sont suivis par la génération X (1965-1979), avec 66 %. Le score le plus faible se situe au niveau de la génération Y ou des Millennials (1980-2000) (63 %).

Incertitudes européennes
Aucune région n’a vu augmenter aussi fortement l’engagement des travailleurs au cours des cinq dernières années que l’Europe. En 2011, 52 % seulement des collaborateurs étaient engagés ; en 2016, le chiffre moyen se situe à 60 %. Un résultat surprenant compte tenu des défis auxquels l’Europe s’est trouvée confrontée et qui ont généré davantage d’incertitudes : immigration de masse, chômage élevé dans de nombreux pays de l’UE et même remise en question de l’Union européenne.

L’Europe du Nord comme l’Europe du Sud ont vu l’engagement des travailleurs progresser de 3 % jusqu’à respectivement 55 % et 66 %. Même si l’Europe occidentale ne se situe qu’à 56 %, c’est elle qui affiche la progression la plus importante (+ 4 %).

Seule l’Europe orientale a connu un recul de 3 %, à 62 % : une conséquence claire des sanctions prises contre la Russie. Les turbulences russes ont en effet un impact direct sur les économies des pays voisins, une donnée que les travailleurs des pays concernés éprouvent eux aussi.

Et qu’en est-il de la Belgique ?
“En Belgique, les travailleurs sont motivés et engagés, mais la vigilance est de mise”, selon Werner Keeris, Managing Director HR Solutions chez Aon. “Les dirigeants d’entreprise doivent sans cesse écouter leurs collaborateurs et apporter les corrections nécessaires : c’est la seule façon de maintenir leur engagement. Dans un monde en mutation rapide, les entreprises doivent pouvoir réagir rapidement. Elles doivent disposer de travailleurs capables de s’impliquer d’emblée dans les nouvelles orientations prises par la direction de l’entreprise. Et il s’avère que ce sont précisément les travailleurs engagés qui se montrent les plus flexibles et les plus disposés à accepter le changement”.

Asie : la progression la plus forte
C’est sur le continent asiatique, à commencer par les deux grandes économies que sont la Chine et l’Inde, que l’engagement dans l’entreprise a connu la plus forte hausse au cours de l’année écoulée, en gagnant 5 %, de 60 à 65 %. Il s’agit d’un signal positif pour les entreprises asiatiques, qui doivent pouvoir concrétiser les prévisions de croissance annuelle escomptées de 5 % jusqu’en 2020.

L’Amérique latine : le champion
Depuis qu’Aon a lancé ces enquêtes, il y a cinq ans, aucune autre région n’a réussi à approcher le niveau d’engagement des travailleurs latino-américains. Le chiffre moyen d’engagement dans l’entreprise est resté à peu près inchangé depuis 2011, avec une moyenne de 72 %, alors que la moyenne mondiale est de 65 %.

Ce chiffre contraste fortement avec la situation de l’économie latino-américaine, qui connaît un ralentissement depuis 2015 en raison de l’instabilité politique qui règne au Brésil. Les nombreux emplois créés durant la dernière décennie ont été perdus en un an à peine. Même après le jugement relatif à la procédure de destitution, les investisseurs étrangers restent dans l’incertitude.

Statu quo pour l’Amérique du Nord
En Amérique du Nord, l’engagement des travailleurs n’a progressé que d’un point (de 64 % à 65 %) durant l’année écoulée. Cet engagement des travailleurs, qui avait atteint 63 % en 2011, avait ensuite reculé à 60 % en 2012, pour connaître depuis lors une croissance constante jusqu’à 65 %, affichant ainsi tendanciellement une progression modeste.

Afrique : recul sans lendemain ou inversion de tendance ?
Tout comme en Europe, l’engagement des travailleurs s’était considérablement amélioré depuis 2011 : cette année-là, l’engagement des collaborateurs s’était situé à 52 % alors qu’en 2014, ce chiffre avait atteint 62 %. En 2015, toutefois, il a reculé de 3 %, à 59 %. La question est de savoir s’il s’agit d’un phénomène sans lendemain, ou du début d’une nouvelle tendance.

La méthode d’enquête
La méthode d’enquête pratiquée par Aon mesure l’engagement des travailleurs à l’aide du modèle Say, Stay & Strive. “Say” signifie un discours positif tenu sur son entreprise ; “stay” marque la volonté de vouloir rester au sein de l’entreprise ; “strive” évoque les efforts supplémentaires que l’on est prêt à faire pour assurer le succès de l’entreprise.

Chaque année, Aon mesure l’engagement des travailleurs dans plus de 1000 entreprises à travers le monde. L’étude a été effectuée en utilisant les données de questionnaires impliquant plus de 3 millions de travailleurs en 2014 et plus de 4 millions de travailleurs en 2015. Les entreprises ayant participé à l’enquête sont aussi bien des entreprises employant moins de 100 travailleurs que des entreprises employant 100.000 travailleurs et davantage ; l’enquête a été menée dans plus de 60 secteurs.